Un milliard d'euros de crédit, ce n'est pas pour rien si la Macronie qui refuse aux Français ce qui leur est du, a décidé d’octroyer une si belle somme à "la reconstruction en Irak". Succédant à quelques jours d'intervalle son homologue des Affaires étrangères, la ministre française des Armées a rencontré le président irakien à Bagdad, vendredi 8 février. À en croire certaines sources d'information, Florence Parly chercherait à "persuader l’Irak à continuer sa coopération militaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme" et à "discuter du sort des daechistes d’origine française dans les prisons irakiennes". En d'autres termes, la France aimerait, sans doute suivant les directives outre-atlantiques, à avoir une base militaire permanente en Irak, vu qu'elle détient des forces actives sur les frontières avec la Syrie. Et puis Paris aimerait que les "membres français de Daech" que d'aucuns donnent pour les agents du renseignement, soient évacués sans accroc. En Syrie, ce sont, selon les sources occidentales, les Américains qui sont chargés de les évacuer et de les livrer aux autorités françaises.
Trois semaines après la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la ministre française des Armées, Florence Parly, s'est déplacée en Irak pour négocier avec les autorités irakiennes de la poursuite de la coopération militaire. Elle a été reçu par le président irakien Barham Saleh à Bagdad, le vendredi 8 février. À l'origine de ce déplacement soudain et non médiatisé? La montée en puissance des critiques qui dénoncent la présence militaire US et occidentale en Irak. Car faut-il le rappeler, les propos tenus la semaine dernière par le Président US selon lesquels il voudrait maintenir ses troupes en Irak pour "surveiller l'Iran" a suscité un tollé qui secoue toujours le pays. Les factions parlementaires en sont désormais à travailler à un projet de loi au Parlement qui fixe un calendrier pour le retrait des forces américaines d’Irak. Une telle perspective ne va pas sans inquiéter Paris qui continue à s'accrocher au credo de la lutte anti-terroriste pour justifier le maintien de la présence de ses forces militaires.
Le bureau présidentiel a annoncé dans un communiqué que Barham Saleh avait accueilli la ministre française et ses compagnons dans le palais présidentiel al-Salam dans la capitale irakienne Bagdad et les deux parties ont discuté des dernières évolutions dans la région et dans le monde.
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« Le président Saleh a insisté sur l’élargissement de la coopération conjointe entre l’Irak et l’Europe (OTAN, ndlr), surtout que l’Irak joue le rôle d’un pont de communication reliant des pays de la région au Vieux Continent », fait savoir le communiqué présidentiel.
À Bagdad, Le Drian prend-t-il le parti de Damas ?
Mais la perspective d'un retrait des forces françaises d'Irak dans la foulée d'une expulsion forcée des Américains de ce pays qu'ils occupent depuis 2003, ne semble pas avoir été le seul motif de la visite irakienne de Mme Parly. Selon certains rapports, la ministre française aurait aussi évoqué le sort des "éléments français du groupe terroriste de Daech", qui se trouvent dans les prisons irakiennes. Elle s'est bien gardée d'en parler devant les médias mais tout le monde sait à quel point ce sujet est ultrasensible en France, affirme le correspondant d'Al-Sumaria en commentant la visite de Mme Parly.
L'opération Chammal est le nom donné à partir du 20 septembre 2014 à la participation des forces armées françaises, au sein de la coalition US, aux guerres d'Irak et de Syrie. Selon les analystes politiques, la France se trompe de vouloir emboîter le pas aux Américains et de chercher à s'implanter en Irak au regard des ressentiments anti-occupation qui ne cessent de gagner du terrain en Irak.